L'indice moyen des Etats défaillants, établi par le Fonds pour la paix et publié annuellement par FOREIGN POLICY est une information intéressante. Cette année, le Fonds pour la paix a détecté 60 pays défaillants et représentant de substantiels dangers. Dans le monde arabe et musulman le Maroc est plutôt bien classé. Il est 85ème, très proche de la Turquie (87) et donc hors de ce grand danger. Il faut noter surtout que l’indice reflète les événements de l’année précédente, c’est-à-dire, en l’espèce, ceux de 2011. On y voit donc l’influence du Printemps arabe, que le Maroc a largement dépassée, déjà à la fin de cette année.
Le Maroc ainsi est mieux classé que l’Algérie (77). La situation du Maroc n’est pas aussi noire que certains médias l’ont présentée, dans des termes qui, s’ils ne sont pas tendancieux, dénotent néanmoins, de lacunes en matière de langue anglaise. Par ailleurs, l’indice du Fonds pour la paix laisse perplexe lorsqu’il donne de meilleurs scores à certains pays qui donnent des signes inquiétants d’instabilité comme la Tunisie (94) par exemple, qui en 2012 n’est pas encore arrivée à se stabiliser, ou encore l’Arabie Saoudite (100). Il est à noter que le premier rang est revenu à la Somalie (rang 1).
Les plus grands changements de l'indice de cette année, ont été enregistrés par la Libye, la Syrie et l'Egypte. Les trois pays ont bondi nettement plus haut sur la liste, occupant les 61e, 25e, et 14e places respectivement. Bien que les révolutions puissent affaiblir ou renverser des dictateurs, elles peuvent également provoquer une plus grande instabilité, un indicateur clé de défaillance de l'État. Le désarroi politique en Egypte, et, plus grave encore, les milliers de Syriens qui sont morts en confrontation avec l’homme fort Bachar al-Assad, l’ont malheureusement bien démontré.